LES NÉGOCIATIONS FRANCO-ARMENIENNES DE HAUT NIVEAU ONT EU LIEU A PARIS

08 march, 2017

La rencontre entre le Président de l'Arménie Serge Sargsyan, qui est en France pour une visite officielle, et le Président français François Hollande a eu lieu aujourd’hui au Palais de l'Élysée. A l'issue de la réunion, des documents ont été signés visant à développer et approfondir les relations franco-arméniennes dans un certain nombre de domaines. En particulier, l'Accord entre le Gouvernement de la République d'Arménie et le Gouvernement de la République française sur l'Université française en Arménie, le Mémorandum d'Intentions entre le Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International de la France et le Ministère du Développement Economique et des Investissements sur la coopération dans le domaine du tourisme, l’Accord-cadre de coopération entre l'Académie Nationale des Sciences de l’Arménie et l'Université Française en Arménie, l'Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées, le Centre National de la Recherche Scientifique, l'Institut Polytechnique National de Toulouse, l’Université Toulouse III Paul Sabatier, l’Université Toulouse 1 Capitole et l’Université de Toulouse Jean-Jaurès.

Les Présidents de l'Arménie et de la France ont font le point des négociations avec des déclarations conjointes aux médias.

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Déclaration du Président Serge Sargsyan aux médias sur les résultats de la rencontre avec le Président de la France François Hollande
Mesdames et Messieurs:

Je remercie le Président Hollande pour l'invitation à visiter la France en cette année importante, le 25ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et l’Arménie, et l'accueil chaleureux dont je jouis toujours sur cette terre devenue si chère. C'est le meilleur moment pour faire ensemble un bilan de nos réalisations de vingt-cinq ans et pour discuter des étapes futures.

Un fait intéressant: au cours des 25 dernières années, seulement au niveau présidentiel, il y a eu 25 visites. Cela prouve que les relations arméno-françaises restent constamment au centre d'attention et de la considération.

Il y a quelques instants, nous avons conclu nos négociations. Nous avons discuté de nombreuses questions d'intérêt mutuel. Je voudrais dire avec satisfaction que sur toutes les questions, nos approches sont très proches: elle concerne nos liens bilatéraux ainsi que les problèmes et les événements régionaux pressants.

Il ne fait aucun doute que les relations arméno-françaises de plusieurs siècles et les liens historiques et culturels, ainsi que l'absence de problèmes politiques, constituent une base solide qui permet à nos relations de se développer davantage dans l'atmosphère de respect mutuel et de confiance.

Nous avons affirmé avec satisfaction nos réalisations: un dialogue politique ferme, des liens interparlementaires actifs, des liens économiques, scientifiques, éducatifs et culturels, une coopération décentralisée approfondie, une coopération mutuellement bénéfique dans les contextes internationaux, des programmes d'assistance mis en œuvre par la France en Arménie, ainsi que la création d'une base juridique complète.

Aujourd'hui, nous avons fait un pas de plus vers l'approfondissement de notre relations, en signant des documents significatifs pour l'établissement en Arménie de la branche de l'Agence française de Développement et PROPARKO, la coopération dans les domaines du tourisme, les liens interuniversitaires, la science et l'éducation ainsi que Dans le domaine du service diplomatique.

Il ne fait aucun doute que le dialogue politique de haut niveau constitue une base pour une coopération économique efficace. Même si nos relations économiques n'ont pas atteint le niveau de nos liens politiques, nous prenons des mesures résolues dans ce sens.

Dans ce contexte, le forum à MEDEF organisé dans le cadre de cette visite est très important; je suis confiant, qu’il deviendra une plate-forme sérieuse pour le renforcement des contacts entre les milieux d'affaires de nos deux pays, contribuera à l'augmentation des volumes du commerce bilatéral et l'expansion de son cadre.

Certes, un autre domaine important de la coopération arméno-française est le format européen. Nous coopérons efficacement et cordialement dans toutes les structures européennes et nous continuerons de le faire à tous les niveaux. Il y a une semaine, à Bruxelles, avec le président Tusk, nous avons annoncé la conclusion des négociations sur le nouvel accord entre l'Arménie et l'UE, ce qui signifie que très bientôt les relations entre l'Arménie et l'Union européenne acquerront une qualité et une portée totalement nouvelles.

Avec le président Hollande, nous avons également discuté des questions liées au Sommet de la Francophonie qui se tiendra en Arménie en 2018. J'ai réitéré notre engagement de le mener au plus haut niveau possible et je garderai l'événement au centre de mon attention immédiate.

Nous avons également parlé des prochaines élections législatives en Arménie qui, à mon avis, deviendront un pas en avant sur la voie menant à faire de l'Arménie un pays démocratique et un État de droit. Nous ne voyons pas d'autre voie de développement. L'Arménie a mis la barre très haute et avec l'aide de ses partenaires occidentaux avance sans arrêt pour atteindre ce bar.

Certes, avec le Président de la France, nous avons également discuté des questions régionales et du processus de paix du Haut-Karabagh qui joue un rôle central dans le dialogue politique de nos pays. J'ai remercié le Président Hollande pour ses efforts personnels et en tant que Coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE visant à résoudre pacifiquement la question.

L'Arménie est attachée au processus de paix mené dans le cadre des coprésidents du Groupe de Minsk et estime qu'il est nécessaire de mettre en œuvre inconditionnellement les accords conclus lors des Sommets de Vienne et de Saint-Pétersbourg et d'observer avant tout l'accord trilatéral de cessez-le-feu de 1994-1995, créer des mécanismes pour l'enquête sur les incidents, élargir les capacités du Représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE.

En prenant des décisions, il faut se laisser guider par une approche raisonnable selon laquelle une guerre porterait un coup irréparable à toute la région du Caucase du Sud, sinon à une région plus vaste et à la sécurité dans son ensemble. L'essence de la question du Haut-Karabagh est la lutte du peuple d'Artsakh pour l'autodétermination.

Pour terminer, je voudrais exprimer la confiance que les relations amicales entre l'Arménie et la France et notre partenariat étroit continueront à s'accroître et à se renforcer.

Je vous remercie.

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Déclaration du Président français François Hollande aux médias sur les résultats de la rencontre avec le Président de l’Arménie Serge Sargsyan

Mesdames, Messieurs,
Je reçois avec beaucoup de plaisir Serge SARKISSIAN, le Président de la République d’Arménie. Il est déjà venu plusieurs fois ici à l’Elysée.

Mais cette visite aujourd’hui prend un caractère particulièrement symbolique, puisque c’est le 25ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et l’Arménie, au-delà de cette Journée internationale des droits des femmes. Je sais qu’en Arménie, c’est un jour férié. Donc, c’est dire l’importance qu’attache l’Arménie à la défense des droits des femmes.

Cette visite est l’occasion de rappeler la force de la relation bilatérale entre la France et l’Arménie qui est une amitié, une amitié partagée, une amitié qui est pour une part renforcée par la présence ici, en France, de concitoyens d’origine arménienne. Mais également partagée parce que nous avons reconnu le génocide, il y a déjà bien longtemps. Pour nous, c’était l’affirmation de ce que la communauté internationale ne pourra jamais accepter, c’est-à-dire la destruction d’un peuple parce qu’il est un peuple décidé, désigné à la vindicte d’un pays ou d’un autre peuple.

Mais nous avons toujours conçu cette reconnaissance du génocide arménien comme une façon de faire la paix, la paix des mémoires, mais aussi la paix entre les pays. Nous avons toujours voulu inscrire la reconnaissance du génocide arménien dans un processus plus global où nous nous intéressons, hélas, à tous les crimes qui peuvent être commis, les crimes contre l’Humanité, les crimes de guerre. C’est pourquoi nous avions voulu qu’il y ait même un texte qui puisse être voté et qui puisse punir tous ceux qui nient l’existence d’un génocide ou d’un crime contre l’Humanité.

Nous avons voulu aussi partager cette amitié parce qu’il y a des relations qui ont pris, avec l’indépendance de l’Arménie, un développement important, notamment sur le plan économique, puisque de nombreuses entreprises françaises sont venues investir en Arménie dans des domaines très différents comme l’agroalimentaire, le tourisme, la téléphonie, la distribution. Mais nous pensons que nous pouvons encore faire davantage.

C’est la raison pour laquelle le Président SARKISSIAN a eu des entretiens avec le MEDEF et il y aura encore ce soir, lors du dîner d’Etat, des contacts qui seront établis pour favoriser les investissements. D’autant plus que l’Arménie a des relations importantes avec ses voisins, je pense à la Russie, avec l’Iran, avec la Russie, puisque l’Arménie est membre de l’Union Eurasiatique et peut donc avoir des relations commerciales étroites avec les pays qui sont membres de cette Union. De la même manière que l’Arménie est liée à l’Europe et est en négociations encore aujourd’hui pour un accord.

Nous avons aussi évoqué les liens universitaires et culturels, et des accords importants ont été signés. Il existe une Université française en Arménie, elle est enrichie par des accords multiples qui ont été passés encore aujourd’hui avec des établissements de recherche et avec des centres universitaires de grand prestige en France et qui peuvent mettre à disposition de l’Arménie tous les talents, comme nous voulons recevoir encore davantage d’étudiants arméniens.

Il y a aussi le lien linguistique puisque je rappelle que l’Arménie est membre de l’Organisation internationale de la Francophonie et va d’ailleurs accueillir le Sommet de la Francophonie en 2018. C’est, je crois, une grande responsabilité qu'a voulu exercer l'Arménie dans cette période.

Nous avons le voulu aussi évoquer nos relations politiques et faire en sorte que la France puisse être utile, notamment pour le règlement du conflit du Haut-Karabagh. La France est coprésidente du Groupe de Minsk, avec les Etats-Unis et avec la Russie. Nous voulons travailler à trouver des solutions. D'abord, éviter que ne se reproduisent les incidents graves qui ont éclaté ces dernières semaines et ces derniers mois, avoir des mécanismes qui puissent assurer la vérification, de manière à ce que puissions prévenir, voire même sanctionner les actions qui pourraient être contraires à la paix.

Puis, aussi de trouver la solution politique. La France a, une nouvelle fois, montré sa disponibilité pour, avec l'Azerbaïdjan et l'Arménie et bien sûr les autres coprésidents du Groupe de Minsk, arriver à la solution durable, nécessaire, pour qu’il y ait enfin la fin de ce conflit.

Je voulais dire aussi que la visite du Président SARKISSIAN est particulièrement attendue, qu'il va être particulièrement bien accueilli, non seulement à Paris, mais aussi à Lyon, où il existe beaucoup de liens entre cette région et l'Arménie. Car, il faut savoir qu'il y a une coopération décentralisée très intense entre beaucoup de collectivités françaises et leurs homologues en Arménie.

Je veux terminer en évoquant le souvenir qui a été le mien, qui a été un extrêmement fort et qui était très émouvant, lorsque que je l’ai vécu. C'était pour l'anniversaire, le centenaire de ce drame terrible qu’a été le génocide arménien. J’étais à Erevan et j'ai ainsi, par ma présence, confirmé que la France continuerait sa lutte pour la reconnaissance.