L’influente revue « Politique Internationale » a publié un numéro spécial consacré au centenaire du Génocide Arménien - Ambassade de la République d'Arménie en France

L’influente revue « Politique Internationale » a publié un numéro spécial consacré au centenaire du Génocide Arménien

20 april, 2015

L’une des revues les plus influentes en science politique internationale dans le monde « Politique Internationale », publiée en France, a consacré un numéro spécial de 330 pages, en anglais et en français dédié au centenaire du Génocide Arménien intitulé « Il y a cent ans... le Génocide Arménien ».

On y retrouve les publications « Plus jamais » du Président de l'Arménie Serzh Sargsyan, « L'année 2015: centenaire du Génocide Arménien» du Président de la France François Hollande, « Le devoir de mémoire » de l'ancien Président français Nicolas Sarkozy, « La prévention des crimes contre l'humanité demeure un impératif » du ministre des affaires étrangères de l'Arménie Edward Nalbandian, et « ils sont tombés » de Charles Aznavour.

Le Directeur exécutif de l'Institut de l'Holocauste et du Génocide à Jérusalem Israël Charny (Israël), le fondateur de l'Association internationale des Chercheurs sur le Génocide Roger Smith (Canada), le président de l'Association internationale des Chercheurs sur le Génocide Daniel Feierstein (Argentine), d'éminents experts en droit international comme Geoffrey Robertson (Australie) et Alfred de Zayas (Suisse), le militant turque des droits de l’homme Ragip Zarakolu, les spécialistes du génocide renommés Mark Levene (Royaume-Uni), Henry Theriault (Etats-Unis), Yair Auron (Israël), William Schabas (Royaume-Uni), Yves Ternon (France) et Tessa Hofmann (Allemagne) ont écrit des articles dans l'édition spéciale de la revue « Politique Internationale ».

Dans son article, le Président de l'Arménie Serzh Sargsyan, a noté en particulier : « Cette année, le monde entier commémore le centenaire du Génocide Arménien commis dans l'Empire ottoman. Les descendants des 1,5 millions de victimes du Génocide Arménien continuent de porter l'injure de 100 ans de négationnisme. Il faut également chercher les racines de l'Holocauste commis pendant la Seconde Guerre mondiale dans ce négationnisme et cette impunité ».

« Ce crime commis contre l'humanité était horrible de par ses objectifs, ses méthodes de mise en œuvre, son ampleur et ses conséquences. L'humanité a été choquée par la gravité de cette atrocité et n’était pas en mesure à ce moment-là de qualifier cet horrible crime en terme exacte. Le peuple arménien a nommé ce qui a été commis contre elle « Mets Eghern » en intégrant dans ces mots toute l'horreur et l'enfer qu'elle a traversé. Les arméniens ont appelé ainsi à la fois leur tragédie collective et individuelle. Il a fallu quatre longues décennies pour que ce crime soit appelé par le terme «génocide» basé sur l’exemple de ce qui est arrivé aux arméniens », écrit le Président de l'Arménie.

Soulignant que de nombreux pays et des peuples hospitaliers ont donné un abri à nos compatriotes qui ont survécu pendant des années aux massacres perpétrés par l'Empire ottoman, le Président Sargsyan poursuit : « Y a-t-il une plus grande mission que de sauver la croyance? La croyance en l'humanité, la croyance non seulement en son propre avenir, mais en l'avenir de l'humanité ».

« L'un des objectifs de la commémoration du centenaire est le renforcement des valeurs humaines universelles par la mémoire et la sensibilisation. Le refus de reconnaître le génocide ou son déni délibéré, ainsi que l'impunité ouvrent la voie à la perpétration de nouveaux crimes contre l'humanité », ajoute le Président de la République d'Arménie.

Dans l'édition spéciale de « Politique Internationale » le Président de la France François Hollande note : « la négation du génocide est intolérable parce que c’est une injure. Nos lois doivent protéger la société de toute forme de manipulation. C’est la position de la France à l'égard de la négation du génocide ... Il y a une différence entre la divergence d’opinions et la falsification, la manipulation et la négation du crime contre l'humanité ».

L’ancien Président français Nicolas Sarkozy dit: «La visite du Mémorial à Erevan restera l'une des expériences les plus émouvantes de ma présidence. Je n’ai pas oublié la beauté du monument, sa sobriété et sa dignité ... J’ai pensé aux 1,5 millions de victimes innocentes: hommes, femmes, et enfants, emportés par la folie humaine. J’ai pensé à leurs descendants qui ont reconstruit un pays par leur courage, leur résilience et leur travail acharné. Et même plus encore, un pays qui n’a pas de semblable.

A ceux qui ont voulu les exterminer, qui cherchaient à faire disparaitre leur civilisation, leur culture et leur identité, les arméniens ont répondu de la plus belle façon possible: avec la renaissance de l'Arménie, symbolisée par la stèle dominant le ciel.

Le fait que le peuple arménien ait survécu à l'horreur et soit de nouveaux sur ses pieds, encore plus fort et plus puissant aujourd'hui, est avant tout grâce à son courage et son génie ».

Le ministre des affaires étrangères de l'Arménie note en particulier : « Le peuple arménien qui a survécu au premier génocide du 20ème siècle porte une forte responsabilité morale pour apporter sa contribution aux efforts internationaux en matière de prévention des crimes contre l'humanité. Nous avons déployé tous nos efforts et nous continuerons à le faire à cette fin ».

Le ministre Nalbandian a parlé de la résolution du Conseil des droits de l’homme de l'ONU sur la prévention du crime de génocide, initié par l'Arménie, où les trois principaux piliers de la prévention du génocide: l'alerte précoce, la protection des droits de l'homme et la sensibilisation de la société sont mis en évidence.

« Le monde civilisé devrait résolument rejeter l'incitation à la haine, le racisme, la diffusion de l'intolérance, la négation du génocide, et des crimes contre l'humanité sous le couvert de la liberté d'expression», souligne le ministre des affaires étrangères de l'Arménie.

Edward Nalbandian souligne qu’indépendamment des intérêts géopolitiques ou autres, la communauté internationale devrait être unanime dans les efforts de reconnaissance, de condamnation, de répression des génocides passés et de prévention à l'avenir.

« J’ai toujours été optimiste, pleinement confiant dans la sagesse des peuples et dans leur capacité à faire les bons choix, des choix qui ne sont pas toujours faciles, mais qui permettent de surmonter les difficultés et de devenir plus fort. Je suis convaincu que le temps viendra où la Turquie devra faire face à son passé ", écrit Charles Aznavour.